La Communauté de l’Emmanuel tente de se frayer un chemin en Espagne
Actuellement, ils sont un peu plus de 30 membres dans notre pays, sur les 12 000 membres qu’elle compte dans le monde entier. En 2025, elle a fait l’objet d’une visite apostolique du Saint-Siège

En 1972, Pierre Goursat et Martine Laffite, liés à des groupes charismatiques, ont fondé en France la Communauté Emmanuel, qui a été reconnue par le Saint-Siège en 1992. En 2010, elle est devenue une Association internationale publique de fidèles de droit pontifical.
- Sur cinq continents et près de 60 pays
- Présence faible en Espagne
- Trois piliers fondamentaux
- Avec les jeunes, les familles et dans le domaine éducatif
- Moyens de communication
- Visite apostolique du Saint-Siège
Sur cinq continents et près de 60 pays
Elle s’est étendue sur les cinq continents et opère dans près de 60 pays, dont l’Espagne. Au total, elle compte plus de 12 000 membres, dont 275 sont prêtres, dont 10 sont évêques. Il y a une centaine de séminaristes, et 225 hommes et femmes consacrés dans le célibat.
En Espagne, le responsable de la Communauté de l’Emmanuel est Sergio Sánchez avec sa femme Sheila. Tous deux ont connu la Communauté dans leur paroisse de Tolède, lors d’une Pâque organisée pour les jeunes. À l’époque, ils étaient encore fiancés et faisaient partie du groupe de jeunes de la paroisse.
Présence faible en Espagne
Par rapport à d’autres pays, la présence de la Communauté de l’Emmanuel en Espagne est réduite. Actuellement, ils sont un peu plus de 30 membres dans toute l’Espagne. Ils incluent des laïcs célibataires, mariés, consacrés et clergé.
Trois piliers fondamentaux
Sergio Sánchez explique à Religión Confidencial que la Communauté de l’Emmanuel se caractérise par trois piliers fondamentaux. Le premier est l’adoration, qui doit se manifester par « un amour profond pour l’Eucharistie et la prière, en particulier l’adoration du Saint-Sacrement ».
Le deuxième pilier est la compassion, qui consiste en « vivre la charité chrétienne, le service aux autres, en particulier aux plus faibles ».
En troisième lieu, l’évangélisation. « Annoncer Jésus-Christ avec joie, dans les paroisses, les missions, les universités, les médias, etc. ».
Selon le responsable de ce mouvement en Espagne, il aime se définir « comme les charismatiques du Cœur de Jésus ».
Avec les jeunes, les familles et dans le domaine éducatif
Parmi ses principales activités figure la formation des jeunes, à travers le groupe « Emmanuel Jeunes », qui vise l’accompagnement des adolescents et des espaces pour les jeunes où ils approfondissent leur foi.
Une autre tâche qu’ils accomplissent est de servir les familles, les couples, les enfants. Ou comme « Emmanuel Kids », « Emmanuel Teens », « Amour et Vérité » (service aux couples et aux familles) regroupent ces activités.
Moyens de communication
L’évangélisation dans les médias et à travers des publications est également un point à souligner. Son responsable en Espagne met en avant qu’Emmanuel produit des livres, des événements, des sessions internationales, la plateforme EmmanuelPlay (TV/web formation).
De plus, ils réalisent des œuvres spécifiques à travers des fondations comme « Terre de Promesse » un projet de logement et d’accompagnement, qui vise à offrir un foyer et un soutien aux jeunes qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité ou à risque d’exclusion en France.
Depuis la Fondation Fidesco, ils promeuvent la coopération au développement dans les pays du Sud. Et depuis Emmanuel Education, ils travaillent avec les jeunes, les familles, les enseignants et le personnel, ainsi qu’avec les directeurs et les institutions scolaires, dans le but de revitaliser l’éducation des jeunes.
Visite apostolique du Saint-Siège
En mars 2025, la Communauté Emmanuel a annoncé qu’ils avaient demandé au Vatican une Visite apostolique (terme que le Saint-Siège utilise pour désigner une inspection), en raison de certaines tensions dans le gouvernement central. La Visite apostolique s’est conclue par la démission en août 2025 de son plus haut responsable, Michel-Bernard de Vregille.
Interrogé sur l’impact de cette situation sur la Communauté, il reconnaît que oui, mais dans les organes de gouvernement centraux à Paris ; cela n’a eu aucun impact sur la vie de la communauté en Espagne.
Concernant cette action du Saint-Siège, Sergio Sánchez assure qu’ils sont « reconnaissants pour la sollicitude de l’Église envers nous, et pour son désir de nous accompagner, afin que la grâce de l’Emmanuel puisse continuer à être au service de l’Église (comme l’indique le décret) ».
Le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie a confirmé le gouvernement intérimaire (il ne s’agit donc pas d’une tutelle) et encourage la Communauté à poursuivre sa mission, selon ses statuts, là où elle est présente.

